En France, lors d’un entretien, la question du salaire reste taboue. Pourtant, elle est tout à fait légitime et il est nécessaire de l’aborder pour être sûr que votre future embauche se fasse le plus sainement possible. Voici quelques conseils pour savoir comment vous préparer et répondre à cette fameuse question.
Conseil n°1 : avant l’entretien, renseignez-vous sur les salaires
Pour quoi faire ?
Il est indispensable que vous vous renseigniez sur les salaires pratiqués dans votre secteur d’activité et pour un poste similaire à celui que vous convoitez. De cette manière, vous serez moins pris au dépourvu en temps voulu et surtout, vous aurez une idée de votre valeur. Cela vous sera toujours utile, surtout si vous êtes jeune diplômé et que vous n’avez pas de salaire de référence en tête.
Où se renseigner ?
Vous pouvez vous renseigner de différentes manières : utilisez les [études de salaires – lien interne vers la dernière étude rémunération de Transition] publiées dans les magazines ou sur les sites internet spécialisés, observez les offres d’emploi similaires à la vôtre (et qui précisent le salaire), faites marcher vos relations… Bien sûr, il vous faut tenir compte du secteur d’activité, de la région, de votre niveau d’expérience et de votre fonction, car les salaires peuvent varier de manière significative selon ces critères.
Conseil n°2 : abordez le sujet si le recruteur ne l’a pas fait
Vous y êtes. L’entretien a commencé, il est même bien entamé. Vous avez parlé de votre parcours, avez démontré votre motivation et votre intérêt pour le poste. Mais vous tremblez encore… et pour cause, le recruteur n’a pas du tout abordé la question du salaire.
Dans ce cas, vous pouvez vous lancer. Attendez que l’entretien touche à sa fin et que le silence se fasse pour poser l’une de ces questions :
Quel sera le niveau de salaire prévu pour ce poste ?Quelle est la grille de salaire de votre entreprise ? Quelles sont les pratiques salariales de votre entreprise ?
En amenant le sujet de cette manière, vous démontrerez votre pragmatisme, prouverez que vous savez prendre les choses en main et aurez sans doute une réponse à votre question.
Conseil n°3 : soyez prêt à négocier
La question du salaire peut vous amener à la négociation : se mettre d’accord avec le recruteur est essentiel puisque vous cherchez tous les deux ce qui sera le plus approprié pour la suite des événements.
Pour négocier, une seule solution : vendez vos compétences. C’est à cet instant que vous aurez le plus besoin d’avoir confiance en vous car il vous faudra convaincre. Faites comprendre au recruteur que vous êtes prêt à vous investir, que vous avez les compétences pour, mais pas à n’importe quel prix.
Dites par exemple : « mon profil correspond tout à fait au poste que vous proposez et j’ai les compétences nécessaires ; un salaire de … € me paraît donc tout à fait raisonnable ».
Attention ! Ne vous sous-évaluez pas mais ne vous surestimez pas non plus ! D’un côté, vous aurez l’air d’être trop peu sûr de vous, de l’autre, totalement prétentieux. C’est pour cette raison qu’il faut s’être préparé avant et s’être renseigné.
Si l’on vous propose un salaire et qu’il vous semble vraiment trop faible par rapport à vos compétences et à votre futur poste, ne vous emportez pas. Restez ouvert, demandez comment sera attribuée la part variable, sans entrer dans les détails (évitez le « aurais-je droit aux tickets restaurant ? »). Si vous êtes un bon diplomate, vous pouvez même tenter la négociation en faisant des propositions, décentes évidemment.
Conseil n°4 : préparez-vous aux questions « pièges »
Si le recruteur a décidé de vous taquiner un peu, il vous posera sans doute l’une de ces questions.
Quel est votre salaire actuel ? Quel était votre dernier salaire ?
Dans ces deux cas, soyez sincère. Dites la vérité car le recruteur pourra le vérifier en vous demandant une fiche de paie ou en prenant vos références.
Pourquoi vous contentez-vous d’un salaire si bas ? (en référence à votre salaire précédent ou actuel)
Répondez que vous privilégiez avant tout le contenu et les qualités du poste. Toutefois, précisez que le poste qu’on vous propose offre plus de responsabilités, demande plus d’investissement que votre ancien poste et que vous espérez donc obtenir un salaire en conséquences.
Quelles sont vos prétentions salariales ?
Pour répondre au recruteur, vous pouvez comparer le poste pour lequel pour postulez à une autre offre, en expliquant par exemple que vos responsabilités seront plus importantes et que vous évaluez donc votre salaire à un montant un peu plus élevé. Si vous êtes au chômage, vous pouvez retourner la question en demandant au recruteur à combien il évalue vos compétences.
Surtout, suivez les conseils suivants :
Parlez toujours en salaire brut annuel et précisez si vous incluez un 13e mois.
Donnez une fourchette de salaire plutôt qu’un salaire précis. Cette fourchette doit tout de même être relativement serrée (préférez « entre 20 000 € et 22 000 € » plutôt que « entre 20 000 € et 30 000 €). Le seuil de votre fourchette doit correspondre au salaire minimum que vous acceptez.
Ne parlez pas directement des avantages en nature, des extras ou des primes… cela vous donnerait un côté intéressé qui pourrait vous porter préjudice. Vous aurez l’occasion d’en parler lors d’un deuxième entretien ou lorsque vous saurez que vous avez été choisi. Et puis vous n’êtes pas censé postuler à une offre pour ces seuls critères !
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